La bâtisse était situé à proximité de la côte, sur une petite élévation, ce qui rendait la fête visible à des kilomètres à la ronde. Les parents n’avaient manifestement pas lésiné sur les invitations, et toute la ville et les villages alentour semblaient conviés. Raison pour laquelle la procession de véhicules attelés était aussi hétéroclite en allure et en statut. Il n’était dès lors pas étonnant qu’une calèche tirée par des créatures inconnues n’éveille aucune curiosité, pas plus que l’apparence de l’homme qui en descendit, seul, sans valet ni escorte, alors que la voiture paraissait luxueuse autant qu’étrange, comme faite de plantes entrelacées. 

L’homme s’engagea, salué par le majordome à la porte qui lui indiqua immédiatement le vestiaire. Le vestibule était simple, sans décoration excessive, et un passage sur la droite menait sur un nouveau valet qui s’occupait de rangées de vêtements suspendus en attente du départ de leurs propriétaires. Un autre corridor faisait face à l’entrée et paraissait s’ouvrir sur un hall plus large et lumineux, dominé par un escalier.

Il dépassa la porte de droite sans s’y arrêter, et pénétra dans le hall. Quelques jeunes femmes, en l’admirant, sortirent leurs éventails, s’efforçant d’attirer son intérêt en jouant les coquettes, mais il ne leur accorda pas même un regard. Sa concentration était entièrement focalisée sur l’escalier, et la petite foule qui semblait s’y amasser, dans l’attente d’un quelconque événement. Il fronça les sourcils, et esquissa un pas sur le côté, pour se diriger vers une pièce sur la gauche d’où émanait de la musique, quand un mouvement en haut des marches capta toute son attention.